A l'arrivée des Aryens, une multitude de populations autochtones vivait depuis longtemps sur les terres
qu'ils conquéraient.
Leurs descendants sont aujourd'hui désignés par le terme d'Ādivāsī : "premiers habitants"
On sait que ces aborigènes furent progressivement refoulés, dès le début du IIème millénaire avant notre ère,
vers le plateau du Dekkan et les montagnes par les premières vagues de nomades guerriers indo-européens.
Le Rig-Veda, écrit vers 1000 ans avant J.C., mentionne pour la première fois l'existence des adivasi en décrivant
la férocité des tributs qui, dans le nord de l'Inde, luttaient contre l'envahisseur aryen.
Les aborigènes sont divisés en trois grands groupes :
les Mongoloïdes, les Négritos et les proto-australoïdes.
Ces derniers sont de loin le groupe le plus important et sont répartis sur tout le territoire indien et plus particulièrement
dans l'Orissa, le Madhya Pradesh.
Authentiques proto-australoïdes : (Gond, Khond, Oraon)
Les Indiens non aborigènes les considèrent souvent comme « primitifs ». Vivant généralement dans des régions
reculées et restant hors du grand courant de la civilisation indo-européenne qui façonne le sous-continent indien depuis
le IIe millénaire av.J-C, ils ont été largement ignorés des autres Indiens jusqu'à la période du Raj britannique où l'exploration méthodique du territoire par les colonisateurs les a mis en lumière. Ils ne constituent en aucun cas un groupe homogène.
(Le Raj britannique est la dénomination non officielle de la période de domination britannique du sous-continent indien)
Au cours des XIXe et XXe siècles, un nombre substantiel d'entre eux se sont tournés vers le christianisme, particulièrement en Inde centrale (Ouraons, Mundas, Kharias, Santals, etc) et dans les États du nord-est, comme les Khasis, les Mizos, les Nâgas, etc.
Nombre de groupes tribaux parmi les plus petits sont très sensibles à la dégradation écologique entraînée par la modernisation de l'Inde. La sylviculture industrielle et l'agriculture intensive se sont avérées destructives sur les zones forestières qui étaient utilisées pour faire la culture sur brûli pratiquée par les Ādivāsī depuis des siècles.