Pavel Pavlovitch, l’aîné de la troisième génération Riabouchinsky, a repris la société. Il a du faire face à de sévères procès qui l’ont menacé de la ruine totale. Les fabriques de textiles ont été détruites dans un énorme incendie en 1900. Un banquier principal et un industriel, A.K. Alchevsky, s’est suicidé une année plus tard. Les « Riabouchinky » avaient investi environ 4 millions de roubles dans son entreprise et banques.
A l'éclatement de la première guerre mondiale les entreprises Riabouchinsky avaient employé plus de 4500 personnes et leur production annuelle a été estimée à 8 millions de roubles.
La société s’est appuyée sur la banque Riabouchinsky avec un capital de 5 millions de rouble.
De plus ils ont pris le contrôle de la troisième plus grande banque hypothécaire de la Russie qu’ils ont reprise après le suicide d’Alchevsky. En 1912 les frères ont converti leur banque en une banque par actions, appelée B Commercial de Moscou avec un capital social de 25 millons de roubles. Elle a été classée 13ème parmi les banques principales de Russie.
Pendant un solide siècle d’existence de leur société, les Riabouchinsky sont passés de petits commerçants à celui d’entrepreneurs de premier ordre de la Russie. Cependant l’affaire n’était pas une passion pour les frères Riabouchinsky de la troisième génération.
De la tribune au congrès du commerce et de l’industrie de toute la Russie, P.P. Riabouchinsky a déclaré qu’il serait prématuré de parler de Socialisme parce que le pays doit d’abord passer par le développement libre de libre entreprise.
Un groupe de « jeunes capitalistes » mené par l’aîné Riabouchinsky a fondé un parti : « la rénovation paisible », soutenant
la consolidation de libre entreprise et le libéralisme qui reconnaîtrait la liberté des syndicats, d’assemblées, le droit de grèves et des actions revendicatives, protègerait l’enfant et le travail féminin, fournirait une assurance aux ouvriers en cas d’accident, etc..
En 1907 P.P Riabouchinsky commença à publier son propre journal «Utro Rossii »
(Matin de la Russie), très populaire avant la révolution.
Ce journal était attractif parce qu’il avait un penchant d’opposition entretenu par un vaste réseau de ses propres correspondants.
Mikhail étudia, comme ses frères à l'Académie des sciences commerciales de Moscou, avant de s'occuper des opérations financières puis de devenir l'un des dirigeants de la Maison de banque Riabouchinsky Frères en 1902.
Mikhaïl s'était entiché d' Art et finançait des expositions et dès 1900 il entreprit de constituer sa propre collection, laquelle comptait déjà une centaine de tableaux russes et étrangers en 1909. Cette même année il acheta à la veuve de Savva Morozov l'hôtel particulier de la rue Spiridonovka, en prenant soin de conserver les fresques peintes autrefois par Vroubel.
En 1912 il y ajouta, dans le grand salon, des panneaux raffinés de Constantin Bogaïevsky.
Outre les peintres russes contemporains - Serov, Vroubel, Golovine, Saryan, Somov -, Mickhaïl Riabouchinsky achetait des tableaux d'artistes européens, tels Degas, Pissaro ou Zuloaga. Il possédait aussi des aquarelles sur soie chinoises et japonaises, des objets sculptés orientaux et des porcelaines.
L'orsque sa collection eut pris forme, il annonça dans la presse son intention de la léguer plus tard à la ville de Moscou.
En 1917, Mikhaïl remit provisoirement une petite partie de ses collections à la galerie Tretiakov,soit seulement 25 tableaux et 10 aquarelles, puis émigra à Londres. Ce n'est que sept ans plus tard que la presse Russe de l'émigration annonça la découverte du "trésor de Riabouchinsky", en fait une cachette dans son hôtel particulier, rue Spiridonovka à Moscou, recelant 40 toiles, 80 aquarelles, des objets d'art et le buste en marbre de Victor Hugo par Rodin, qui furent alors incorporés aux Fonds d'État des musées.
Aujourd'hui, ils sont répartis entre la galerie Tretiakov. le musée des Beaux-Arts Pouchkine, l'Ermitage, le musée de Saratov et le musée d'art russe de Kiev.
La tradition veut que le buste acheté par Mikhaïl Riabouchinsky en 1901 soit le dernier de Victor Hugo fait du vivant de l'écrivain par Rodin.
source texte et photo: Grandes Collections de la Russie IMPÉRIALE - Oleg Neverov, Emmanuel Ducamp - Flammarion
L’hôtel particulier Morozov, objet architectural extravagant connu par les moscovites sous son nom soviétique de Maison de l’Amitié des Peuples, va accueillir les réunions du G8 à Moscou. Ce palais a été construit par le collectionneur d’art Sawa Morozov, héritier d’une célèbre famille de riches marchands, industriels et mécènes russes.
L’Hôtel Morozov situé au 17 de la rue Spirodonovka (Métro Pouchkinskaïa ou Maïakovskaïa) est un bâtiment pour le moins extravagant. Situé entre la place Rouge et la principale rue piétonne de Moscou, l’Arbat, ce palais couleur crème du 19ème siècle aux murs parsemés de coquillages et son perron monumental encadré par deux colonnes torses, a rouvert en janvier après 14 mois de travaux.
Mêlant des styles architecturaux au premier abord incompatibles, du mauresque au classicisme en passant par le rococo et le style des châteaux moyenâgeux, l’hôtel Morozov a été restauré d’urgence pour accueillir les réunions du G8, club des sept pays les plus industrialisés (Etats-Unis, Canada, Japon, Grande-Bretagne, Italie, Allemagne, France) et la Russie, présidé par Moscou depuis janvier.
Ce palais a été construit par le collectionneur d’art Sawa Morozov (03.02.1862 - 26.05.1905), héritier d’une célèbre famille de riches marchands, industriels et mécènes russes, au retour d’un voyage au Portugal, où il avait été impressionné par le Château des Maures à Sintra, près de Lisbonne.
"Avant j’étais la seule à savoir que tu étais bête, maintenant tout le monde le sait", aurait dit la mère de Morozov, atterrée à la vue de l’hôtel qui sera pourtant mentionné dans les futurs guides de la capitale comme "une perle de Moscou". Construit en 1893 par l’architecte Fiodor Chékhtel, l’ensemble étonne par sa majesté et son importance. L’imposante façade mauresque est aussi inattendue que l’intérieur de style gothique.
Sawa Morozov mit fin à ses jours en 1905 sur la Côte d’Azur.
L’industriel Mikhail Pavlovitch Riabouchinski racheta la maison en 1909.
L’hôtel Morozov connaît dans la première moitié du siècle dernier ,une vie mouvementée, abritant successivement le théâtre Proletkoult puis un Musée des meubles, l’Ecole supérieure des Kolkhoziens (paysans soviétiques), la maison d’édition Naouka (Science), avant de servir d’ambassade japonaise et indienne.
A la fin des années 1950, il devient pour un demi-siècle la Maison de l’Amitié des Peuples, qui abrite le siège des associations d’amitiés entre l’URSS et les pays étrangers, placé pendant une quinzaine d’années sous la direction de la première femme cosmonaute soviétique Valentina Terechkova.
Tatiana Riabouchinsky est née à Moscou le 23 mai 1917. Elle fait ses études à l'École de Fénelon à Paris et sa formation pour les ballets a commencé avec Alexander Volinine et Mathilde Kschessinska. Tatiana fait ses débuts à Paris dans la revue « la Chauve-Souris » en 1932 ;
à la demande de George Balanchine, elle a rejoint les Ballets russes de Basile à Monte Carlo comme l'une des trois
« baby ballerines »,
(avec Tamara Toumanova et Irina Baronova).Elle avait 15 ans. Elle restera dans la compagnie jusqu’en 1941.
La publicité des trois «baby ballerines" a contribué à relancer l'intérêt pour le ballet après la mort de Serge Diaghilev ;
il avait quitté l'Europe sans une compagnie majeure de ballet.
Créatrice de rôles dans plusieurs ballets de Balanchine, y compris, Massine de Jeux d'enfants (1932) , Les présages, et Choreartium (1933), Lichine du « Graduation ball » (1940), Fokine et de Cendrillon (1938) et Paganini (1939). Célébrée pour sa gaieté, légèreté, vitesse, elle était également capable de toucher un lyrisme et une imagination d’une rare implication dans ses rôles.
D'autres danseurs ont du mal à recréer ses rôles aussi intensément qu’elle le faisait elle-même.
Elle était l'invitée danseuse dans le Ballet Théâtre en 1941 (maintenant American Ballet Theater) et rejoindra aussi beaucoup d'autres compagnies, dont les Ballets des Champs-Élysées, du London Festival Ballet, elle a dansé l'Oiseau Bleu dans l'Aurore des Noces et le Prélude dans les Sylphides.
Elle a également joué dans des comédies musicales comme The Waltz King (chor. Lichine, 1943), avec David Lichine qu’elle a épousé en 1943 et a déménagé à Los Angeles.
Elle fonde une école de danse à Beverly Hills en 1953, ainsi que, mais de courte durée, plusieurs compagnies de ballets à Los Angeles, jusqu'à la mort de son mari en 1972. Après avoir pris sa retraite de la scène, elle s'est tournée vers l'enseignement à l'école de danse à Beverly Hills fondée par elle-même et son mari sous le nom de Madame Lichine. Tatiana est décédée le 24 août 2000, quelques heures seulement après son dernier enseignement dans sa classe de ballet.
Stepan étudia comme ses frères à l'Académie des sciences commerciales, puis fut chargé de la direction des manufactures familiales à la mort de leur père.
Il commença à collectionner les icônes quand il avait une trentaine d'années mais, à la différence des autres collectionneurs vieux-croyants, comme les Riabouchinsky, il y voyait moins un objet de culte qu'une oeuvre artistique. Ayant acquis la première en 1905, il possédait déjà une des plus belles collections de Moscou au début de la première Guerre mondiale. Seules celles d'Ilya Ostrooukhov et d'Alexeï Morozov pouvaient lui être comparées. Etant profondément religieux, Stepan Riabouchinsky ne décorait pas son bureau ni son salon d'icônes, mais il les avait acrochées aux murs de la chapelle familiale. Il fut aussi un des premiers collectionneurs à vouloir les restaurer et avait aménagé chez lui un atelier où travailla Alexeï Tiouline, un des doyens de la restauration d'îcones en Russie.
En 1911-1912 Stepan Riabouchinsky organisa à Saint-Petersbourg une exposition d'îcones russes anciennes puis en 1913, une exposition d'art russe ancien qui eût un grand retentissement. Montée à l'occasion du tricentenaire de le dynastie des Romanov, elle regroupait environ 200 objets de sa collection.
A l'instar d'Ilya Ostrooukhov, il fut un des pionniers de l'étude scientifique des îcones. Ses travaux et publications dans ce domaine lui valurent d'être élu membre d'honneur de l'Institut d'archéologie de Moscou. En 1914, les journaux annoncèrent : " L'éminent collectionneur S.P. Riabouchinsky s'apprête à créer un musée russe des îcones, dont feront partie les précieuses pièces de sa collection, en particulier la série d'îcones récemment acquises par lui ". La guerre de 1914 vint cependant briser ce projet.
Stepan Riabouchinsky possédait une luxueuse résidence rue Malaïa Nikitskaïa (plus tard maison-musée Maxime Gorki), au second étage de laquelle l'architecte Feodor Chekhtel avait aménagé une chapelle pour accueillir les fameuses îcones. Stepan émigra en 1917 et sa collection fut versée au Fonds d'Etat des musées, étant ensuite répartie, de 1924 à 1928, entre différents musées. Les plus belles îcones, 54 en tout, allèrent
à la galerie Tretiakov. les autres au Musée russe et au Palais des Armures.
Certaines furent envoyées aux musée de Perm et de Kouban, quelques unes furent vendues à l'étranger.
En émigration, les frères Riabouchinsky fondèrent la société " Icones " laquelle aujourd'hui encore favorise l'étude et la diffusion de l'art russe ancien.
(source texte et photo: Grandes Collections de la Russie IMPÉRIALE - Oleg Neverov, Emmanuel Ducamp - Flammarion)
Que Maxime Gorki, marxiste convaincu et soutient des bolchéviques dès la première heure, ait terminé ses jours à Moscou dans un tel luxe ne manque pas d'ironie. En mai 1931, quelques années avant sa mort, il reçut en effet cette maison Art Nouveau et en décora les vastes pièces d'un lourd mobilier moderne et d'art oriental, dont sa collection de nétsukés de jade.
Cet hôtel particulier est le chef-d'oeuvre de Féodor Ossipovitch Chekhtel, architecte peu connu en dehors de Russie, mais dont l'oeuvre d'importance internationale est parallèle à celle de Frank Lloyd Wright et de Charles Rennie Mackintosh.
L'escalier de marbre sculpté tout en courbes est l'un des éléments marquants de cette maison.
Sa torchère en bronze, ses vitraux rétro-éclairés et tout son équipement furent dessinés en même temps que les plans de la maison.
Une restauration récente a remis en valeur l'éclat de la serrurerie de cuivre et les coloris délicats des motifs Arts Nouveau peints sur les murs et les plafonds.
Malheureusement, la façade de brique aux mosaïques naturalistes n'a pas eu la même chance et aurait grandement besoin de réparations.
La maison fut commandée en 1900 par Stepan Pavlovitch Riabouchinsky, grand mécène des arts d'avant la Révolution et membre de la secte des Vieux Croyants.
Les pratiques religieuses de celle-ci ayant déjà été interdites avant 1917 (son fondamentalisme déplaisait à l'église orthodoxe), il avait fait construire une chapelle secrète sous l'avant toit de sa demeure.
Nikolaï Riabouhinky, dit : "le polisson", étudia lui aussi à l'Académie des sciences commerciales mais, contrairement à ses frères, il ignora délibérement l'entreprise familiale et vendit ses parts après la mort de leur père, en 1899, pour se consacrer tout entier à l'art et à la littérature. Le plus flamboyant des Riabouchinsky était sans aucun doute Nikolaï, qui défrayait la chronique par ses extravagances personnelles et ses entreprises hasardeuses. Il fonda en 1906 la revue Zolotoe Runo (La Toison d'Or), qui reprenait en quelque sorte le flambeau de Mir Iskousstva (Le monde de l'Art), mais se voulait à la fois plus instinctive et plus mystique.
Placée sous les auspices de Giotto, Shakespeare, et Bach, elle mettait l'accent sur le lien entre le symbolisme réaliste et l'expérience religieuse...
Elle organisait aussi des expositions artistiques et on y retrouvait nombre des peintres ayant participé au Monde de l'Art, ou des artistes symbolistes qui avaient formé sous l'égide de Pavel Kousnetsov le groupe progressiste de la Rose Bleue (1907).
Nikolaï Riabouchinsky avait vite saisi le profit médiatique qu'il y avait à tirer des fabuleuses collections moscovites, aussi la revue s'en fit l'écho et l'un de ses numéros fut presque exclusivement consacré à la collection de PiotrChtchoukine.
A côté d'oeuvres de maîtres anciens, la sienne comprenait des tableaux contemporains, russes ou français, comme celle de son frère Mikhaïl.
Nickolaï Riabouhinky s'était fait bâtir une résidence extravagante dans le parc Petrovsky, alors dans les environs de Moscou et aujourd'hui dans l'enceinte de la ville.
C'était une villa baptisée " Le Cygne noir" où se réunissait la bohême et où, murmurait-on étaient organisées " des nuits athéniennes avec des actrices nues.
Nickolaï nourrissait des projets ambitieux, s'apprêtant ni plus ni moins à bâtir un " palais des arts " à Moscou, un édifice grandiose qui abriterait un musée et une exposition permanente de l'art russe moderne, ainsi qu'une salle de vente aux enchères. Le tout serait géré par une société anonyme. Si son projet n'aboutit pas, ce en quoi il réussit parfaitement, c'est à se rendre célèbre dans les cercles littéraires et artistiques.
En tant que rédacteur et éditeur, il fut reçu par le tsar Nicolas II, qui manifestait de l'intérêt pour la Toison d'or, et il lui offrit les neufs premiers numéros de la revue, dans une reliure qu'il avait spécialement conçue.
Nickolaï était le seul des frères à avoir son effigie dans l'album de photographies La Russie moderne en portraits et biographies (1907), un honneur qui ne fût accordé ni aux Chtchoukine, ni aux Morozov...
Pourtant à la fin de 1909, il était ruiné et, en 1911, fut contraint de mettre à l'encan une partie de sa collection, en premier lieu les tableaux de maîtres anciens. Sa petite collection d'îcones fut vendue à Alexeï Morozov. Pavel Bourychkine épiloguera plus tard : " Nikolacha, comme on l'appelait à Moscou, n'était pas pris au sérieux, mais il s'avéra être plus rusé que ses frères : sa fortune, il l'avait dilapidée en Russie avant la révolution et n'eut donc pas à souffrir de cette dernière."
Evfimia Nossova, née Riaboushinsky ne le cédait guère à son frère Nikolaï "le polisson" par ses extravagances et son désir d'étonner tout "Moscou".
C'est en l'honneur de sa grand-mère qu'on lui avait donné ce prénom ancien (Evfimia : Euthymie), en vogue chez les vieux- croyants, ce qui ne l'empêcha pas d'être la plus émancipée des femmes du clan Riabouchinsky.
Cette jeune fille délurée, capricieuse et vaniteuse, parvint à séduire Vassili Nossov, le fils du "roi du drap en Russie".
Le père de ce dernier et toute sa parentèle s'opposaient à ce mariage, mais Vassili tint bon et Evfimia vint régner dans la demeure familiale des Nossov, place Vvedensky (aujourd'hui place Jouravlev).
Elle s'employa aussitôt à moderniser ce nid de marchands restés fidèles à l'Ancien Testament, pour le transformer, ironisait- on à Moscou, en " palais de Cosme de Médicis ". Les fresques des murs et des plafonds furent commandés à Valentin Serov,
qui fit 29 esquisses pour la salle à manger sur le thème de "Diane et Actéon", mais elles furent terminées par Nikolaï Sapounov et Sergueï Soudeïkine, deux amis de son frère Nikolaï Riabouchinsky. Les murs s'ornèrent en outre de nombreux portraits d'Evfimia par Constantin Somov (galerie Tretiakov), et Alexandre Golovine (Musée d'histoire), tandis qu'Anna Gouloubkina réalisa son buste en marbre (Musée russe).
Nossova ne manqua pas de succomber à la " collectionnite " qui faisait rage à cette époque parmi les marchands, sa passion à elle était le portrait russe ancien.
Il serait injuste de penser que les dynasties de collectionneurs moscovites étaient essentiellement masculines.
L'une des filles Riabouchinsky, Evfimia Nossova, qui avait presque autant de panache que son frère Nikolaï, se passionna pour les portraits russes des XVIIIe et XIXe siècles et fit travailler de nombreux artistes contemporains pour ses portraits ou les décors de sa maison.
Nikolaï Riabouchinsky était fréquement invité chez sa soeur et protagoniste des ses soirées mondaines.
A l'instar des ses frères Mikhaïl et Stepan, elle voulu aussi léguer sa collection à la ville de Moscou.
Le peintre Mstislav Doboujinsky, qui décora la résidence des Nossov rapporte : "Evfimia souhaite faire don de sa maison à la ville après sa mort, et son rêve est que les peintres russes les plus marquants, ceux qui lui plaisent, viennent y faire quelque chose".
Outre la maison, elle veut léguer à Moscou sa collection de tableaux afin de la constituer en galerie.
Nossova émigra comme ses frères après la révolution de 1917. Avant de partir, elle avait elle-même déposé les meilleurs tableaux de sa collection à la galerie Tretiakov et au musée théâtrale Bakhrouchine. Un décret nationalisa toutes ses oeuvres pour en faire la propriété de l'Etat. La galerie Tretiakov dispose aujourd'hui de 16 portraits anciens venu de la résidence des Nossov qui, au lendemain de la révolution d'Octobre, dut héberger un des musées prolétariens.
A présent, c'est le Musée d'histoire locale du quartier Pervomaïsky de Moscou qui est établi dans ces murs.
(source texte et photo: Grandes Collections de la Russie IMPÉRIALE - Oleg Neverov, Emmanuel Ducamp - Flammarion)