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Dimitri Pavlovitch Riabouchinsky (1882-1962) - Mon arrière-grand-père paternel

Aérodynamicien russe
Il fonda à Koutchino (Ку́чино), près de Moscou,
le premier institut d'aérodynamique d'Europe (1904)

Les écuries de la propriété familiale de Koutchino
Il reçu le nom d'Institut Aérodynamique de Koutchino, et des recherches importantes, sous la direction de Riabouchinsky,
y furent entreprises. Les travaux de l'Institut attirèrent bientôt l'attention du monde des savants.
On est redevable à Riabouchinsky d'avoir inauguré l'ère des grands laboratoires aérodynamiques modernes en fondant l'Institut Aérodynamique de Koutchino, spécialement construit et outillé pour l'étude systématique du problème de la locomotion aérienne dans toute sa généralité.

La grande salle du laboratoire Aérodynamique de l'Institut de Koutchino

Wind tunel  de l'Institut Aérodynamique de Koutchino
En juin 1905, Riabouchinsky publia la description et le programme provisoire des travaux de l'Institut de Koutchino.

En avril 1906, il fut invité à faire une communication à l'Aéro-Club de France sur l'installation de cet institut  et les premiers résultats qui y avait été obtenus. Le compte rendu de cette réunion a été donné dans l'Aérophile.

Le Fascicule I  du Bulletin de l'Institut Aérodynamique de Koutchino, où furent exposés ces premiers résultats, parut en 1906.

C'est à Paris que Dimitri Riabouchinsky fit la connaissance de Vera Zybine, demoiselle d'honneur des Impératrices Marie
et Alexandra de Russie qui en avril 1906 s'y trouvait avec sa mère.
Mademoiselle de Zybine s'était liée d'amitié avec les demoiselles Riabouchinsky, Nadine et Alexandra, soeurs de Dimitri, qui voyageaient avec leur dame de compagnie anglaise. Vers la même époque, Dimitri Riabouchinsky vint à Paris.
Il rencontra Mademoiselle de Zybine chez ses soeurs et fut aussitôt frappé par son esprit et son charme.
Cette même année le 11 mai 1906 Dimitri Riabouchinsky se marie à Paris en la Cathédrale Russe de la rue Daru à Vera Zybine.
Il en résulta une union heureuse qu'aucun évènement ne parvint à ébranler.

Vera de Zybine, fille de Serge de Zybine, Chambellan de sa Majesté l'Empereur de Russie, Grand Maréchal de noblesse du gouvernement de Nijni Novgorod, et de la Princesse Alexandra Tenicheff était une forte et remarquable personnalité,
une grande dame dans toute la force du terme, excellente musicienne et critique d'art distinguée.
Elle fut une mère exemplaire pour ses trois filles qui l'adoraient et a toujours soutenu, encouragé et aidé son mari, dans la mesure de ses possibilités, dans son activité scientifique.
Dimitri Riabouchinsky tenait beaucoup à ce que sa femme l'accompagnât aux Congrès auxquels il participait.
Cette biographie consacrée à Dimitri Riabouchinsky serait incomplète s'il y manquait l'hommage rendu à la mémoire
de son épouse, décédée le 22 février 1952, après avoir été pendant plus de quarante cinq ans, la fidèle compagne
des beaux jours comme des jours sombres, l'amie compréhensive et sûre qui l'a soutenu dans les moments difficiles
et a fait luire un rayon de joie à son foyer, dont elle était le centre tant aimé.

Ils eurent 3 filles : Vera, Marie, Alexandra
Vera D. Riabouchinsky
1907-1952
Marie D. Riabouchinsky
1910-1939
Alexandra D. Riabouchinsky
1911-2005
  
Alexandra Dimitrievna Riabouchinsky, mariée à Anatole Mitrophanovitch Kondratieff  1900-1966

dont : Anatole Anatolievitch Kondratieff  1930-2007
Marié à :  Maëva Le Roy Ladurie

dont : Basile, Paul 

dont : Alexandra Anatolievna Kondratieff  1931-1995
Mariée à  : Georges Espérovitch Belosselsky Belozersky dit "Moulin" 1913-2005
dont : Véronique, Patrick, Stéphane, Michel, Diane
 

En automne de cette même année, l'Institut de Koutchino participa à l'Exposition Internationale de Milan, en exposant un petit tunnel et les appareils de mesure concernant les recherches décrites dans le facicule I précité. Une vue d'ensemble de ces appareils a été donnée dans le Bulletino delle Societa Aeronotica Italiana, en septembre 1906. On y voit, entre autres, le dispositif de Riabouchinsky pour uniformiser la répartition des vitesses dans le tunnel en plaçant un écran, en forme de cloche, recouvrant l'orifice d'entrée du tube, ainsi que les dispositifs pour l'étude du comportement d'un hélicoptère dans un courant relatif perpendiculaire à son axe et pour l'étude des lames minces en "autorotation" appelation qu'il fut le premier à introduire, pouvant servir de parachutes. Ces recherches furent utilisées par la Cierva lors de la construction de son célèbre autogire.


Appareils présentés par D. P.  Riabouchinsky
à l'Exposition Internationale de Milan en 1906
Le Fascicule II  du Bulletin de Koutchino paru en janvier 1909.

Ce bulletin contenait un grand nombre de données inédites utiles aux constructeurs d'avions, d'hélicoptères, de dirigeables.
Certains des exemples traités numériquement admettaient déjà la construction de machines volantes de plusieurs dizaines de tonnes.

Pendant les quatre premières années de son activité, l'Institut Aérodynamique de Koutchino semble avoir été le seul grand laboratoire de ce genre.

Dans le même temps :

La mort prématurée, en 1905, du colonel Charles Renard, avait mis fin à ses remarquables recherches poursuivies au
Chalais-Meudon, sur les dirigeables et les hélices sustentatrices.

En Angleterre, l'Advisory Commitee for Aeronautics ne fut formé qu'en 1908.

En novembre 1909, M. Léon Lecornu, Professeur à l'école Polytechnique et à l'Ecole Supérieure des Mines, publie un article
intitulé :
"L'institut Aérodynamique de Koutchino" où il parle de la Notice descriptive de cet Institut et des deux premiers fascicules de son Bulletin, et dit : "La nécessité de pareils laboratoires s'impose avec une parfaite évidence". Tout le monde est d'accord à ce sujet.
En attendant qu'il en existe en France, je crois utile d'indiquer rapidement ce qui est déjà réalisé en Russie.

A la fin du mois de mai 1909, M. Henri Deutsch de la Meurthe informait M. le Ministre de l'Instruction Publique de son intention
d'offrir à l'Université de Paris les fonds nécessaires à la création et à l'entretien d'un Institut Aérotechnique où seraient poursuivies des recherches théoriques et pratiques tendant au perfectionnement des engins de la locomotion aérienne sous toutes ses formes.
L'inauguration officielle de cet Institut a eu lieu le 6 juillet 1911.

La première soufflerie construite par M. Gustave Eiffel commença à fonctionner vers la fin de 1909.

Le premier numéro de la Zeitschrift für Flugtechnik und Motorluftschiffahzt, dirigé par le Professeur Ludwiq Prandtl et donnant le compte rendu des premières recherches systématiques effectuées en Allemagne, ne parut qu'en janvier 1910.

Les fascicules III, IV, et V du Bulletin de Koutchino parurent, respectivement, en décembre 1909, en novembre 1912 et en juin 1914.
Les Bulletins de Koutchino étaient envoyés à des spécialistes du monde entier et provoquèrent un échange de vue et d'idées favorables au développement de la science aéronautique et de la Mécanique des fluides en général.

Dès les premiers temps de l'activité de l'Institut de Koutchino, parallèlement aux expériences faites dans un courant aérien,
Dimitri Riabouchinsky a effectué des expériences similaires dans un courant d'eau, notamment dans la Pékhorka, petite rivière à proximité de l'Institut. En 1911, il procéda à la construction d'un laboratoire hydrodynamique spécial, inauguré en 1912.

La séance solennelle qui eût lieu à l'Institut de Koutchino, le 10 mai 1914, à l'occasion du dixième anniversaire la fondation de cet Institut, fut une manisfestation scientifique internationale, qui souligna, une fois de plus , l'impérieuse nécessité de cet organisme et l'importance des travaux de son Directeur.

Les représentants du gouvernement, de l'Académie des Sciences, des Universités et Sociétés scientifiques, se rendirent à Koutchino pour manisfester par leur présence l'intérêt qu'ils portaient à la science aérodynamique et aux travaux de l'Institut.

Des félicitations à Dimitri Riabouchinsky vinrent  des différents pays d'Europe et des Etats Unis.
Citons celles de Paul Appell, H. Benard, U. Dini, J. Hadamard, H. Hergesell, H. Reissner, S. Zaremba. Le Recteur L. Liard,
au nom de l'Université de Paris M. Ch. Maurain, au nom de l'Institut Aérotechnique.

Le Commandant  E. Dorand, au nom des Officiers du Laboratoire d'Aéronautique Militaire de Chalais-Meudon, écrit :  "...nous savons apprécier vos remarquables travaux qui ont contribué pour une si grande part à l'évolution de la machine volante...." ;
de l'Association du Rhône et du Sud-Est de La France : "Nous serions heureux que, comme M. Eiffel, vous vouliez bien accepter d'être membre d'honneur de notre Association".

D'Angleterre, Sir R. J. Glazebrook, au nom de l'Advisory Committee for Aeronautics : "The comparisons which it has been possible to make between results obtained at Koutchino and those furnished by the investigations at the National Physical Laboratory, have been found of the utmost value...".

Des Etats-Unis, Ch.D. Walcott, au nom de la Smithsonian Institution : "I beg to communicate to you the hearty felicitations of the Smithsonian Institution on the remarkable scientific achievements of your laboratory during he first decade  of its existence.
Your results have been important not only in advancing aeronautics and meteorology, but peculiary so in establishing the fundamental principles of the motion of fluids...".

De l'éminant balisticien russe, le Général N. A. Zaboudsky, correspondant de l'Institut de France : "Je vous félicite à l'occasion du 10e anniversaire de l'Institut que vous avez créé, qui s'est illustré par ses recherches théoriques et expérimentales, et a rendu de grands services à l'Aéronautique Nationale."

Le célèbre constructeur d'aéroplane I. Sikorsky caractérisait l'Institut de Koutchino comme "le glorieux nid de la science aéronautique".

Quelques semaines plus tard, la première guerre mondiale commençait. L'Institut de Koutchino fut militarisé mais Dimitri Riabouchinsky en resta le directeur chargé, par le Comité Technique de l'Artillerie, de la mise à l'étude et de la réalisation de certaines inventions utiles à la Défense Nationale, agréées par le Comité.

Après la révolution d'Octobre 1917 les bolcheviks prirent le pouvoir, l'Institut de Koutchino fut nationalisé et un Comité directeur constitué où figuraient Dimitri Riabouchinsky et quelques-uns de ses collègues de l'Université.

D. Riabouchinsky est diplômé de la Faculté Physico-Mathématique de l'Université de Moscou et agrégé de l'enseignement supérieur.
En plus de la Direction des travaux de l'Insitut de Koutchino, il professa à cette Université comme privat-docent (chargé de cours), l'Aérodynamique et la Théorie de l'Elasticité.

Le 10 décembre 1918 l'Académie des Sciences de Petrograd chargea D. Riabouchinsky d'une mission au Danemark.
La lettre de mission signée par le Secrétaire perpétuel  S. Oldenbourg, dit notamment :" M. Riabouchinsky, chargé de cours à l'Université de Moscou, fondateur et FF de Directeur de l'Institut Aérodynamique, est envoyé pour des travaux scientifiques à Ascov."
Pendant son séjour au Danemark, il effectua quelques recherches à Ascov, au Laboratoire Gouvernemeftal pour l'étude des moulins à vents, fut invité à faire une conférence sur ses travaux à la Société de Physique de Copenhague et rédigea deux mémoires.

Depuis 1919, il habite sur le sol  français où on le connaissait déjà : M. Paul Appell, M. Emile Picard, M. Gabriel Koenigs,
M. Paul Painlevé, M. Henri Villat, M. Henri Bénard et d'autres savants éminent lui accordèrent leur soutien. Cette deuxième étape de sa carrière scientifique (1919-1954) se déroule principalement à Paris, mais elle fut entrecoupée par quelques missions à l'étranger.

En 1920, il publia à Paris, chez Gauthier-Villars, le fascicule VI du bulletin de Koutchino où les travaux effectués pendant
la guerre sont exposés. Sur la demande de l'Ingénieur  Général Charbonnier, il rédigea sur cette question un deuxième mémoire qui parut en 1923 dans le Mémorial de l'Artillerie Française.

Le 15 Juin 1922, M. Riabouchinsky  soutint ses deux thèses, présentées à la Faculté des Sciences de Paris, et obtint le grade de Docteur ès Sciences Mathématiques.
Le 5 Juillet 1922, M. Riabouchinsky fut reçu en audience par M. Laurent-Eynac, Sous-Secrétaire d'Etat à l'Aéronautique.
Cette audience fut le point de départ de la collaboration scientifique de M. D. Riabouchinsky au Ministère de l'Air.
Ses travaux agréés par la Direction générale technique du Ministère de l'Air, figurent dans la liste chronologique des publications de M. Riabouchinsky.

En 1926, sur une proposition de M. Paul Painlevé, une bourse Rockefeller lui fut attribuée.
En 1924, une chaire de Mécanique des fluides et applications fut fondée à la Sorbonne. M. Paul Painlevé en fut le premier titulaire et
M. Henri Villat lui succéda. En 1929, un Laboratoire de Mécanique des fluides fut fondé par le Ministère de l'Air avec M. Henri Bénard comme Directeur, et la Mécanique des fluides fut incorporée dans l'Institut de Mécanique de Paris, dont M. Henri Villat a assumé la Direction Générale.
M.S. Charlety, Recteur de l'Académie de Paris, Président du Conseil de l'Université désigne Dimitri Riabouchinski comme Directeur- Adjoint du Laboratoire de Mécanique des Fluides et, par arrêté du 19  Novembre 1930, comme Membre du Conseil de l'Institut de Mécanique.

En 1930, un groupe de savants russes organisa à Paris la Société Russe de Philosophie des Sciences.
Dimitri Riabouchinsky se trouvait parmi les organisateurs. Il en fut élu président.

Aviation et philosophie : ce rapprochement peut paraître étrange, même abstrus, mais on doit se rendre compte que les recherches scientifiques qui concernent l'aviation sont du domaine de la mécanique et de physique mathématiques.

Mathématiques et philosophie ont beaucoup de points de rapprochement.
On peut déjà citer comme témoin Platon qui dit :
 "L'entrée de l'Académie est interdite à ceux qui ne connaissent pas la géométrie"

Mais, comme toujours, à coté des grandes idées se tiennent les dangers :
ce sont ordinairement des courants de pensées qui tâchent de déformer ou de fausser les grandes idées en les exagérant.
Ces courants de pensées émanent de l'attrait du paradoxal qui prend possession de beaucoup de personnes.

Dimitri Riabouchinsky n'est pas de leur nombre. Retenu par un esprit de mesure, héritage de la culture hellénique, il est sobre et sévère en faisant collaborer la mathématique et la philosophie. Sa formation est faite dans ses grandes lignes, mais le développement continue. Son goût de la philosophie et des grandes idées l'aide à conserver sa largeur de vue et sa fraîcheur de pensée.

Pendant 10 ans Dimitri Riabouchinsky a été l'un des Directeurs de Recherches au Laboratoire de Mécanique des Fluides de l'Institut de Mécanique.

De 1925 à 1953, D. Riabouchinsky a fait à la Sorbonne 15 séries de conférences à titre de savant étranger, car  il a gardé sa nationalité d'origine.

En 1927 il a été invité à faire des conférences sur la Mécanique des fluides par la Faculté des Mécaniciens de l'Ecole Polytechnique de Varsovie, et cette même année il a fait des conférences en Angleterre, à l'Oxord Mathematical and Physical Society et la Leeds University Engineering Society.

En 1928, Riabouchinsky professa pendant un semestre à l'Institut Scientifique Russe fondé par le Gouvernement Yougoslave et à l'Université de Belgrade. Au début de 1929, il fit une tournée de conférences aux Etat-Unis, à l'Université de Michigan, au Massachusetts Institut of Technology (Cambridge), à l'Université de New-York, au U.S. Bureau of Standarts (Washington) et au Langley Memorial Laboratory.

En 1929, sur l'initiative de M. Gabriel Koenigs, Membre de l'Académie des Sciences, et de M. Henri Villat, correspondant de l'Académie des Sciences, Directeur de l'Institut de Mécanique, une séance solennelle fut organisée à la Sorbonne pour fêter le 25ème anniversaire de la fondation de l'Institut Aérodynamique de Koutchino. Dimitri Riabouchinsky donna un aperçu général de ses travaux théoriques et expérimentaux sur la Mécanique des fluides.

A cette occasion M. Emile Picard, Secrétaire Perpétuel de l'Académie des Sciences, adressa une lettre au Professeur Koenigs en le priant de la porter à la connaissance de l' Assemblée. Il y regrette vivement l'impossibilité où il se trouve de pouvoir s'associer à l'hommage si légitimement rendu à M.Riabouchinsky. Depuis l'époque lointaine où M. Riabouchinsky fondait l'Institut Aérodynamique de Koutchino, il est un des maîtres les plus éminents de la Mécanique des Fluides, et l'Institut de Mécanique de l'Université de Paris est heureux d'avoir pu lui donner l'hospitalité. Veuillez dire à Riabouchinsky toute ma sympathique admiration".

Par décision en date du 12 novembre 1931 et après consultation du Ministère des Affaires Etrangères, M. Dimitri Riabouchinsky a été autorisé par le Directeur Général de l'Enseignement Technique à enseigner comme Professeur à l'Institut Supérieur Technique Russe en France. Il y est titulaire de la Chaire de Mécanique Théorique et Président du Conseil des Professeurs.

En 1932, l'Académie des Sciences lui décerna un prix sur la fondation Henry Bazin et en 1935 il fut élu correspondant de l'Académie des Sciences.
Dimitri Riabouchinsky est membre de l'Institut Royal de Philosophie de Londres, de l'Institut des Sciences Aéronautiques de New-York, de la Société Mathématique de France. Il est membre du Conseil du Groupe Académique Russe, Président de la Société Russe de Philosophie des Sciences, fondée en 1930, et qui est l'une des Sociétés fondatrices de la Confédération Internationale des Sociétés de Philosophie, Président de l'Association pour la conservation des valeurs culturelles russes.

En 1928, M. H. Bénard, Président de la Société Française de Physique, désigna M. D. Riabouchinsky comme délégué officiel de la Société au Congrès International des Mathématiciens, à Bologne ; en avril 1929, le Ministère de l'Air lui confie une Mission au Etats-Unis pour l'étude des souffleries aérodynamiques ; en 1930, il est membre de la délégation chargée de représenter le Ministère de l'Instruction Publique au Congrès International de Mécanique Appliquée à Stockholm, et délégué de l'Université de Paris pour représenter l'Institut de Mécanique au Congrès International de la Navigation Aérienne à la Haye.
En sa séance du 21 mars 1938, l'Académie des Sciences a désigné Dimitri Riabouchinsky, conjointement avec M. Emile Jouguet et Albert Caquot, pour la représenter au Ve Congrès International de Mécanique Appliquée qui a eu lieu à l'Université de Harvard, en septembre 1938.

Dans les expositions officielles du Ministère de l'Air aux Salons Aéronautiques de Paris, en 1930, 1932, 1934, 1936 et 1938 au Palais de l'Air de l'Exposition Internationale de Paris en 1937, et  à l'Exposition Internationale de Liège en 1939, les recherches effectuées sous la direction de M. Dimitri Riabouchinsky, constituaient, selon l'opinion formulée dans les journaux spécialisés, l'ensemble le plus important dans le domaine et la Mécanique des fluides.   

Au début de 1940, l'activité de M. D.P. Riabouchinky fut rattachée au Centre National de la Recherche Scientifique où, ces neuf dernières années, il a été Maître de Recherches, en continuant également à être Collaborateur Scientifique au Ministère de l'Air, chargé d'une direction de recherches à l'Institut de Mécanique de Paris.
Malgré, la diversité des sujets abordés par Dimitri Riabouchinsky, l'esprit dans lequel ils sont étudiés reste toujours le même. Qu'il traite des questions philosophiques ou de l'aérodynamique, ou de la physique théorique, il a toujours en vue le même fil conducteur : la mécanique des fluides. C'est pourquoi l'oeuvre de Dimitri Riabouchinsky présente une certaine homogénéité qui peut même surprendre parfois.
Dimitri Pavlovitch Riabouchinsky est le Président fondateur de l'APCOR Association Pour La Conservation Des Valeurs Culturelles Russes

Cette Association a pour but le recensement, la conservation et la protection de la culture spirituelle et matérielle du peuple Russe à l'étranger. La Révolution Russe a engendré, par voie de conséquence le départ vers l'exil de presque toute l'élite de cette grande nation.
Après 1917 plus d'un million de Russes quittèrent leur Patrie, Nobles, Bourgeois, Intellectuels, qui incarnaient la culture Russe aux yeux de l'Occident. Ils choisirent Paris comme centre de ralliement. Malgré ce destin tragique tous se sont très bien adaptés, ont été très bien accueillis et aidés, en toute liberté. 
C'est pour préserver hors de Russie le Patrimoine Artistique et Moral de cette grande nation qu'il a fondé cette association.
Il a voulu rassembler les archives mémoires de ses compatriotes russes à l'étranger concernant les Sciences, la Littérature, les Arts et
la Pensée Religieuse, richesses dont le peuple Russe peut être fier. Son idée était de fonder un musée à Paris, centre du monde, qui témoignerait devant l'histoire, de la vie, et de la riche activité de la dispersion russe.
  
Institut Aérodynamique de Koutchino (1904)

Vera de Zybine

Vera de Zybine et ses trois filles

Il appartient à cette famille de riches industriels qui ont su allier les intérêts de leur Maison célèbre aux intérêts des Sciences et des Arts.
Il passe une enfance heureuse entouré de 13 frères et soeurs, dans un cadre où règne discipline, économie, et forte croyance en Dieu.
L'école que fréquentait le futur savant mérite d'être mentionnée. Même son nom n'était pas banal :
Académie pratique des Sciences Commerciales.
Cette Académie a été fondée par des grecs émigrés de Turquie, notamment par Zocima.
L'Académie comprenait une classe préparatoire, six classes de lycée, deux classes spéciales.
Dans ces dernières, en dehors des matières spéciales telles que la comptabilité, l'arithmétique et la géographie commerciales et autres, on enseignait le droit, l'économie politique, la chimie, la mécanique, la technologie, etc.
Les langues étrangères, français, allemand, anglais, étaient étudiées durant tout le corps de l'enseignement.
Cet enseignement n'était pas seulement théorique. Des laboratoires de chimie et de technologie étaient installés à l'Académie.
Les cours était donnés par des Professeurs de l'Ecole Supérieure Technique et de l'Université de Moscou.

Parmi ces professeurs, on peut mentionner Nikolaï Joukovski (1847-1921), bien connu dans le monde aéronautique,
qui enseignait la mécanique, Nitikinsky, la chimie, Petroff, la technologie, Tarassoff, l'économie politique, et Novgorodzew, le droit.
Dimitri Riabouchinsky était un élève brillant. Il sortit premier avec la médaille d'or et fut inscrit au tableau d'honneur.
Dès son enfance, Dimitri manifeste un vif intérêt pour les questions scientifiques.

Lorsque son père mourut, Dimitri âgé de dix sept ans, se trouvait en première spéciale.
Il héritait d'une fortune considérable et pouvait déjà disposer des revenus à son gré.
Une des premières choses qu'il fit fut d'installer un laboratoire de chimie et de physique dans la maison paternelle à Koutchino.

C'est de cette époque que date son tout premier essai de recherches théoriques et expérimentales, notamment sur la vitesse de diffusion dans les liquides de subtances solubles. Ayant achevé ses études à l'Académie, Riabouchinsky entra à l'université de Heidelberg, en Allemagne.
Il y choisit un programme à sa fantaisie : physique, chimie organique, travaux de laboratoire, zoologie et philosophie.

L'éminent historien de la philosophie, Kuno Fisher, était encore en vie et le jeune homme suivit ses cours,
ainsi que ceux du célèbre zoologue Butschli, auteur de l'ouvrage Mechanismus und Vitalismus.

Son séjour à Heildenberg fut de courte durée, un semestre en 1901.

Il partit ensuite en voyage et fit le tour du monde.
Pendant ce voyage eut lieu un épisode insignifiant en lui même mais que Dimitiri aimait à raconter à ses proches.

À l'escale d'Aden, port à l'entrée de l'Océan Indien, Dimitri put observer du pont du bateau une mouette qui, se plaçant et volant
contre le vent assez violent, dans l'attente qu'on lui jette une pitance, parvenait à rester sur place, presque à portée de sa main.

Ce fait le conduisit à penser que le problème du vol mécanique mériterait d'être étudier d'une manière scientifique.
Cet incident jette une lumière caractéristique sur le travail qui se faisait dans le subconscient du jeune savant.
De retour à Moscou, il commence à se composer une bibliothèque. Celle-ci correspondait à la diversité de ses gôuts.
A côté des philosophes, mathématiciens et physiciens, se trouvaient des livres et des journaux où l'on parlait de locomotion aérienne.

Il conçut alors le projet de fonder un vaste laboratoire de recherches, ayant comme but le progrès de l'aviation, et entra à ce propos en contact avec N. E. Joukovsky et V. V. Kousnetzoff.

Ce projet fut réalisé et le laboratoire installé, en 1904, dans la propriété familiale de Koutchino.
Quelques appareils construits par  D. Riabouchinsky  dans la décade 1929-1939
Cérémonie d'ouverture d'un monument à la mémoire de Dimitri Pavlovitch Riabouchinsky à Zheleznodorozhni, près de Koutchino le 31 octobre 2011 (son 129ème anniversaire) Sculpteurs : Sergey Yaloza & Denis Solov`ev